Mixité : Notre secret pour faire décoller la performance des entreprises du numérique de 55%

11 Juin 2021 | Événements internes

Article invité, écrit par Marine Bruneau Fondatrice et dirigeante de Luce Formations.

 

Le numérique représente l’avenir et s’ancrer dans cet avenir est une nécessité. C’est une quasi-lapalissade pour vous qui travaillez et vous engagez dans le numérique !

C’est pourquoi il semble nécessaire que le monde du numérique soit un accélérateur de mixité, un espace d’exemplarité. Il y a en France 87 classes de métiers . Plus de la moitié de l’effectif des femmes en emploi se concentre dans 10 de ces classes et les femmes ne sont présentes de façon significative que dans 13 classes en tout.

Répartition femmes hommes dans les métiers du numérique

Dans les métiers du numérique, vous le savez, il n’y a que 12% de femmes. Non seulement les femmes y sont peu présentes, mais elles sont en plus peu visibles lorsqu’elles sont là.

Voilà un challenge !

Le CIDJ (Centre d’Information et de Documentation Jeunesse) considère que l’égalité professionnelle ne pourra exister tant qu’il n’y aura pas de mixité professionnelle. On se propose donc de commencer par un point : les mots.

On nous a transmis depuis maintenant quatre siècles que le masculin l’emporte sur le féminin et que le masculin représente le neutre. Or, d’une part, le français d’avant 1634 est une langue qui inclue tous les genres, proposant des mots aussi bien au féminin qu’au masculin, et des termes épicènes . D’autre part, la langue est notre bien commun. Les mots permettent de dialoguer et de se comprendre, ils structurent dont aussi notre identité. Et il s’avère qu’en France, 52% des français sont des françaises.

Ce n’est donc pas un détail, même si on peut parfois nous opposer ce pseudo-argument. Il s’agira alors de rappeler que ce qui fait société, c’est une multitude de détails ou d’éléments vus comme tels. Ceux-ci s’agrègent, se sédimentent. Nous sommes par ailleurs toutes et tous sur un mode d’interdépendance, et on le voit aussi dans les métiers du digital où une multitude d’expertises se créent.

Mais pourquoi ce souhait spécifique de parler des mots dans le cadre de l’informatique ?

A l’heure actuelle, sur un moteur de recherche, on trouve cent fois moins (au minimum) d’occurrences si on tape un nom de métier au féminin, notamment des métiers de l’informatique tels que développeuse web, technicienne systèmes et réseaux, administratrice système et réseau, experte en sécurité digitale

Or, c’est l’usage qui fait foi. Aussi, si nous nous mettions toutes et tous à faire des recherches de manière inclusive, basée sur la diversité et l’égalité, alors nos logiciels, nos moteurs de recherche et l’intégralité de notre socle informatique évolueraient de fait eux aussi !

L’informatique n’est donc pas un monde à part, plus complexe à diversifier, mais une illustration tout autant qu’une émanation du monde. Qui veut, peut donc et il s’agit de créer un cercle vertueux pour les personnes qui utilisent ces outils comme pour celles qui travaillent dans ce monde professionnel en expansion. 

Mais alors, quel est l’intérêt de l’inclusion pour les structures et les entreprises ?

Les études nous montrent que les entreprises (de toutes tailles) qui affichent une mixité claire ont une performance significative avec pour certaines même des revenus moyens supérieurs de 55% . L’index Women Equity (centré sur les PME) montre une performance notable dans les structures dirigées par des femmes. Il est donc profitable en termes de chiffres d’affaires et de développement de proposer des équipes plus mixtes.

On notera aussi un autre élément une fois de plus : le réel. Il ne s’agit pas de mettre dos à dos femmes et hommes et de récents sondages montrent qu’une majorité de personnes comprend bien ce fait. En effet, 80% des hommes seraient tout à fait favorables à l’égalité. Or, l’égalité, cela commence par une meilleure diversité et cela ne peut se faire sans que chacune et chacun s’y engage. Je crois qu’une majorité de femmes et d’hommes, dans le digital comme dans la plupart des mondes professionnels y sont non seulement favorables, mais que c’est le bon moment pour avancer ensemble. Car c’est ensemble que l’on pourra créer plus d’égalité dans le numérique.

 

Faire bouger les mots pour inclure 52% de notre population, c’est faire exister les femmes dans tous les mondes. Cela crée un cercle vertueux qui permet la visibilisation des femmes, et donc crée une place de rôle-modèle, qui permet à d’autres femmes d’oser s’intéresser au monde du digital, et à celles qui s’y trouvent déjà de sortir d’un possible syndrome de l’impostrice et de s’y sentir plus légitime. Cela ne peut se faire qu’avec l’aide de toutes et de tous, et c’est bien là que réside notre challenge actuel.

Alors, et si, ensemble, on faisait de l’inclusion et de la mixité les deux points forts des métiers du numérique ?
Challenge accepted !

Pour aller plus loin, visionnez le replay de notre table ronde en ligne « Développeuse, autrice, formatrice… vraiment que des mots ? »